Histoire du hameau

Les chemisettes de Séresville

L’une est découpée dans une plaque de fer, l’autre est sculptée dans la pierre. Elle sont aux antipodes l’une de l’autre sur les limites du terroir de Seresville. La première est bien visible [ndlr: à l’époque de l’article car depuis elle a disparu ne reste que la croix près du transformateur] au milieu de la dentelle de fer forgé que constitue la Croix Pintard près du carrefour de la mini rocade [aujourd’hui avenue G. Philipe] et du chemin [route] qui conduit à Seresville. La borne en pierre de Berchères qui porte la seconde, plantée au milieu d’un champ entre deux bois à égale distance des deux chemins de terre qui conduisent de Seresville à Bailleau l’Evêque est plus difficile à découvrir.
Pendant longtemps, on a représenté sous cette forme “la relique déposée en 876 par le roi de France Charles le Chauve dans la cathédrale N-D de Chartres et présentée comme le voile de la vierge rapportée de Constantinople.
Enfermée au Xe siècle dans un coffre que l’on n’ouvrait jamais, cette relique passa par la suite pour avoir l’aspect d’une tunique, d’une chemise – celle que portait la vierge en mettant Jésus au monde. La surprise fut grande, lorsqu’on se décida en 1712 à inventorier le contenu du coffre, de trouver une longue bande d’étoffe de plus de cinq mètres de long.…


Mais dira t-on quel rapport y a t-il entre ce voile miraculeux et Seresville?
Tout simplement qu’avant la Révolution, le seigneur des terres de Seresville était le CHAPITRE DE N-D DE CHARTRES qui justement avait choisi la chemisette de la vierge comme emblème.
La représentation de ces armoiries par la sculpture, la gravure ou le dessin indiquait la volonté du Chapitre de marquer sa possession d’une terre, d’une maison, d’une ferme…
Souvent les deux faces de la borne portent des armoiries différentes. Ainsi, la borne de Seresville présente à l’est la chemisette du chapitre et à l’ouest une crosse, l’emblème de l’Evêque. Cette pierre n’avait pas d’autre utilité que de matérialiser la limite entre les terres du Chapitre vers Séresville et celles de l’Evêque vers Bailleau.

1809:

Séresville à cette époque (source Archives départementales)

En 1868 où l’on voit qu’il y a des constructions aujourd’hui disparues dans le bout de l’impasse des vignes et sur le chemin du coin au jour :

1872 Création de la ligne de Chemin de Fer Orléans Rouen.

(Source “Le crédit” du 12 Aout 1872)
Depuis Avril, les travaux vont bon train notamment à Seresville et Bailleau l’Evêque ou gares et Maisons de Garde Barrière sont en construction. Le ballast et la voie ferrée sont en cours de pose et ce sera vers le 15 Août que les premiers trains rouleront.
[La compagnie des chemins de fer Orléans Rouen fera faillite en 1877.]


Faits divers à Séresville

1384 (avril):

Rémission [ le roi octroie son pardon à la suite d’un crime ou d’un délit, arrêtant ainsi le cours ordinaire de la justice], à Gilot Moynet et Simon Dufour, laboureurs de bras à Séresville, pour avoir mutilé Jean le Gendre à l’occasion d’une querelle après boire.

 

1892: (Archive du conseil général)

Le Conseil Général d’Eure et Loir accorde une subvention de 150 fr. à la commune de Mainvilliers pour la construction d’un puit et d’une pompe au hameau de Séresville.

1905: (journal de la chambre syndicale “La céramique et la verrerie”)

– Déclarations de faillites – 

Chartres. – Lecomte (Eugène, Victor), tulier, briquetier, à Seresville, commune de Mainvilliers -.
21 juill. 1905. – S. M. Jourdain

1906: (Quotidien national ” la lanterne” du jeudi 16 Août)

“Dernièrement, un enfant âgé de neuf ans, le jeune Bailly, était atrocement brûlé dans des circonstances particulièrement dramatiques; il vient de mourir à l’hôpital où il avait été transporté dans un état désespéré.
Le père du pauvre petit, responsable en grande partie de l’accident, en a connu un tel regret qu’il s’est tué cette nuit à Seresville, près de Chartres, en se tirant un coup de fusil dans la bouche.
Bailly était âgé de trente six ans”

1912 (quotidien  national “Le Temps” du 6 avril)

“UN AEROPLANE S’ENVOLE SANS PILOTE

Un bizarre accident qui heureusement, n’a occasionné que des dégâts matériels, s’est produit, hier après midi à Séresville, près de Chartres.
Le lieutenant Bordage, qui à bord d’un biplan subissait la troisième épreuve du brevet militaire, avait été contraint, par le brouillard, de s’arrêter dans cette localité.
Pour repartir, l’officier pria quelques personnes de bonne volonté de tenir son appareil tandis qu’il remettait l’hélice en marche. Mais ces aides inexpérimentées lachèrent l’aéroplane avant que le lieutenant Bordage eût pu prendre place sur son siège, et l’appareil parti, entrainant l’aviateur, qui était resté suspendu par les bras aux montants.
L’officier en vain tenta dans cette périlleuse position de saisir une manette de commande du moteur.
N’y parvenant pas, il lâcha prise et retomba sur le sol sans se faire aucun mal.
Quant à l’aéroplane, un instant il continua son vol, s’élevant à une centaine de mètres, puis il retomba dans un champ voisin, brisant son chariot d’atterrissage et l’une de ses ailes.”

1924 (quotidien  “le matin” du 26 Août)

“Mainvilliers: Recherché pour abus de confiance et figurant au bulletin de police criminelle, Bernard Hervé, 29 ans, est arrêté au hameau de Seresville”

1929 (quotidien “le matin” du 16 mars)

Mainvilliers. -L’inauguration du service des eaux au hameau de Seresville aura lieu le 7 avril

1936 (Tramways Départementaux)

Création d’un Service d’autobus le samedi entre Chartres et Mainvilliers

Dans sa séance du 27 juin 1936, la Commission départementale à autorisé la création d’un service d’autobus organisé par la S.G.T.D.le samedi, entre Chartres et Mainvilliers dans les conditions suivantes:
Itinéraire: Chartres, Mainvilliers, Seresville, Mainvilliers, Chartres.
Horaires: Départ de Chartres, 1er Voyage, 8h.45; 2ème voyage, (place Châtelet), 11h.45.
Tarifs: 1fr.15 Chartres à Seresville;0fr.65 Chartres à Mainvilliers.